LES LAURÉATS 2024

LE PRIX DU MUSÉE EUROPÉEN DE L’ANNÉE 2024

INARI, FINLANDE

Siida, Musée sâme

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Le Musée sâme Siida est le musée national du peuple sâme de Finlande, la seule culture autochtone reconnue en Europe. C’est le seul musée de Finlande qui œuvre de manière active à rassembler les éléments du patrimoine culturel sâme en préservant, en sauvegardant et en présentant le patrimoine culturel matériel et immatériel sâme et en menant des recherches fondées sur les collections. Le musée, créé en 1959 et installé dans son propre bâtiment depuis 1998, a été entièrement rénové et a rouvert ses portes en 2022. Il comprend désormais des espaces publics rénovés et un centre de la nature. Le nouveau musée a été créé pour, par et avec les communautés sâmes en tant que lieu sûr pour recueillir le patrimoine des Sâmes et pour l’inscrire au cœur d’un dialogue culturel contemporain. Il est aussi le résultat du rapatriement d’objets matériels sâmes du Musée national finlandais au Musée Siida, après des années de négociations et de débats. Environ 2 200 objets ont été rapatriés au début des années 2020 et le nouveau bâtiment a été conçu pour préserver la collection et la rendre accessible aux visiteurs et visiteuses locaux et internationaux. Près de 300 Sâmes ont participé au processus de rapatriement.

La particularité de ce musée est de favoriser une participation éthique et des pratiques de conservation inclusives. Tout au long de son processus de rénovation, le nouveau Musée sâme a développé un vaste réseau de coopération avec diverses associations, groupes d’artisans et institutions éducatives sâmes, avec lesquelles divers projets de recherche, de collecte de données et de développement ont été menés. De nombreux informateurs de la communauté sâme et des bénévoles ont aussi activement aidé les membres les plus âgés de la communauté et facilité leur participation.

Le musée fait preuve d’excellence dans son processus d’intégration ouvert, participatif et transparent, qui crée de nouvelles possibilités pour les Sâmes et la population en général de relier le passé et le présent. Grâce à la reconnaissance du droit de propriété des Sâmes sur leurs terres ancestrales, au niveau judiciaire ainsi qu’au sein des parlements sâmes, comme moyen d’autonomie culturelle, le musée entre également en résonance avec des discussions plus vastes sur la pratique des réparations pour les peuples autochtones, en Europe et dans le monde. Le musée est un moyen efficace pour permettre aux citoyens de comprendre le dialogue culturel et le rôle des peuples autochtones dans les contextes contemporains, ainsi que pour élargir les connaissances des visiteuses et visiteurs et leur compréhension des problèmes sociétaux contemporains des peuples autochtones. Le musée sâme Siida joue également un rôle professionnel pionnier dans le rapprochement des cultures par le biais de restitutions éthiques, de réparations et de pratiques de participation dans les domaines de la culture et du patrimoine.

LE PRIX DU MUSÉE DU CONSEIL DE L’EUROPE 2024

BIAŁYSTOK, POLAND

Musée Mémorial De Sybir

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Le Musée mémorial de Sybir a ouvert ses portes en 2021 à Bialystok, près de la frontière avec le Bélarus. Il est construit sur le site particulier de l’ancienne gare ferroviaire de Poleski. Bialystok a été rattachée à la sphère soviétique lors de la division germano-soviétique de la Pologne et a fait partie de la République soviétique de Biélorussie après l’annexion par l’Union soviétique.

Le musée retrace l’histoire des vagues successives de déportation de Polonais vers la Sibérie, le nord de la Russie et le Kazakhstan pendant l’occupation soviétique et la division de la Pologne en 1940-1941, et de la déportation pendant la période communiste, sous le contrôle de l’Union soviétique, après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’en 1952. Le musée réunit habilement un musée sur l’histoire que les Polonais associent à la Sibérie et un mémorial pour les derniers survivant·es des déportations et leurs proches. Il aborde un moment important de l’histoire européenne, plus largement la déportation et les souvenirs de lutte transgénérationnels. Le musée joue un rôle de construction communautaire en rassemblant les souvenirs d’expériences individuelles et les récits des témoins de l’histoire. Sa capacité à transmettre l’histoire au moyen d’ateliers, d’événements, de campagnes médiatiques, de publications et de nouveaux formats est remarquable et permet de toucher un large public.

Le musée aborde efficacement l’universalité d’expériences telles que la déportation, l’esclavage, l’exil, la lutte pour la survie, la prise en charge de la famille en cas de danger et le soutien mutuel entre personnes vivant dans des conditions difficiles. Il reconnaît l’importance des souvenirs difficiles au sein des communautés polonaises et européennes d’aujourd’hui, ainsi que l’engagement en faveur des idéaux démocratiques et du respect des droits humains.

Ihor Poshyvailo, directeur général du Complexe commémoratif national des Héros des Cent Célestes – le musée de la Révolution de la dignité (le musée Maïdan), est un activiste culturel, un éminent ethnologue, muséologue, gestionnaire culturel et conservateur d’art. En tant que l’un des leaders de musée les plus éminents d’Ukraine, Ihor a fait preuve d’un engagement indéfectible envers la préservation et la protection du patrimoine culturel en période de conflit. Au milieu du chaos de la guerre, il a défendu sans relâche la cause du secteur culturel, mettant en lumière sa situation précaire et mobilisant un soutien international.

Il est la force motrice derrière de nombreuses initiatives visant à protéger les musées et les sites du patrimoine à travers l’Ukraine. Son leadership visionnaire en tant que cofondateur et coordinateur de l’Initiative d’intervention d’urgence pour le patrimoine (HERI) a été crucial pour mobiliser des ressources et des expertises afin de protéger des artefacts inestimables et des monuments historiques.

De plus, l’influence d’Ihor résonne dans les couloirs du pouvoir, car il siège également au Conseil national pour le redressement de l’Ukraine après la guerre. Par le biais d’une orientation stratégique et d’efforts de collaboration, il a travaillé avec persévérance pour documenter, numériser et préserver le patrimoine culturel dans les zones ravagées par le conflit, et pour promouvoir le rôle essentiel du patrimoine culturel dans le renforcement de la résilience et de la guérison.

Le parcours d’Ihor témoigne du pouvoir transformateur de la passion et de la persévérance, ce qui a conduit le conseil d’administration du Forum européen des musées à lui décerner le Prix Kenneth Hudson pour le courage institutionnel et l’intégrité professionnelle cette année. Son engagement inébranlable envers la préservation de l’héritage culturel de l’Ukraine au milieu des destructions de la guerre incarne un esprit de résilience et d’espoir qui inspirera les générations à venir.

LE PRIX SILLETTO POUR LA PARTICIPATION ET L'ENGAGEMENT DES PUBLICS, 2024

TALLINN, ESTONIA

Musée de Kalamaja

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La nouvelle branche du musée de la Ville de Tallinn au cœur du vieux quartier de Kalamaja, le Musée de Kalamaja, est un musée participatif cocréé et géré par la collectivité. Installé dans une petite villa fonctionnaliste blanche (217 m2) construite en 1932-1934 comme maison individuelle, le musée a fait l’objet d’un important réaménagement et a ouvert ses portes au public en 2021. Son exposition permanente, A Village in the Middle of the City (Un village dans la ville), explore l’histoire du quartier de Kalamaja en présentant les histoires de six personnes sélectionnées par les anciens et nouveaux habitants de ce quartier, à travers des enquêtes menées auprès de la population locale par le personnel du musée et des ethnologues collaborateurs. Il s’agit d’un homme de Kalamaja, d’un enfant de Kalamaja, d’un parent de Kalamaja, d’un·e artiste vivant·e de Kalamaja et d’un animal de Kalamaja. Ensemble, ces personnages incarnent différentes époques et racontent l’histoire du Moyen-Âge à nos jours. Avec ce musée participatif, les habitant·es et les visiteuses et visiteurs sont encouragés à participer à de nouveaux événements, expositions, visites et manifestations, ou à en créer. Le musée présente également des projets urbains qui encouragent les visiteurs à explorer le quartier de manière autonome.

Il responsabilise ses citoyen·nes en les écoutant activement, en leur donnant les moyens d’agir, en prenant soin d’eux et en répondant, par ses valeurs fondamentales et sa mission, aux besoins de ses partenaires. Il s’agit donc d’un musée actif en constante évolution. Il agit pour et avec les gens, et la quantité et l’originalité des projets proposés aux habitant·es ou par les habitant·es et cocréés avec une petite équipe du musée sont remarquables, notamment les projets récents – et audacieux – intitulés Tracking the Rats of Kalamaja (Chasser les rats de Kalamaja) ou encore Discovering the History of Sewage Maintenance Holes (Découvrir l’histoire des bouches d’égout).

LE PRIX DU MUSÉE DE PORTIMÃO POUR L’ACCUEIL, L’INCLUSION ET LE SENTIMENT D’APPARTENANCE 2024

MESSOLONGHI, GRÈCE

Musée du Sel

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Le musée du Sel a ouvert en 2020 au cœur des salines de Messolonghi, un écosystème naturel protégé riche en espèces d’oiseaux, d’une importance financière et culturelle centrale. Le sel de mer est récolté dans la lagune de Messolonghi depuis le XIVe siècle au moins, selon une méthode qui existe depuis l’Antiquité. La région est l’une des plus grandes productrices de sel de Grèce. Le musée a été créé en tant qu’extension de Diexodos, un centre culturel axé sur l’histoire et le patrimoine culturel de Messolonghi. Il est installé dans un ancien dortoir pour les saliculteurs de Tourlida, un îlot de la lagune, et il a pour but de raconter l’histoire du sel et de sa production dans la région, de préserver et de récupérer les compétences traditionnelles et de promouvoir l’écotourisme. Il montre comment le sel a eu un impact considérable sur l’activité humaine, notamment sur la langue, l’art, le travail, l’histoire et l’environnement. Le musée accueille une variété d’activités éducatives et culturelles pour rassembler la collectivité de Messolonghi et favoriser un sens commun de l’histoire, du patrimoine industriel et de la durabilité environnementale.

Le musée du Sel est un lieu particulièrement accueillant, dynamique et attirant, où les visiteuses et visiteurs se sentent chez eux, écoutés et appréciés. Il a réussi la prouesse d’engager et d’impliquer tous les membres de la collectivité de Messolonghi non seulement dans la création du musée, mais aussi dans son évolution constante. C’est un lieu plein de cœur, d’humilité et de volonté de faire la différence.

LE PRIX MEYVAERT DU MUSÉE POUR LA SOUTENABILITÉ ENVIRONNEMENTALE, 2024

LONDRES, ROYAUME-UNI 

Museum of the Home

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Le Museum of the Home présente et explore différents modes de vie afin de susciter de nouvelles conversations sur la façon de mieux vivre avec les autres. Après des rénovations et extensions récentes de l’ancien bâtiment, dont un jardin public, le musée a décidé de passer de la découverte chronologique des objets du quotidien à des récits sur ce qu’est une maison, et plus généralement un foyer. La maison est un sujet universel mais profondément personnel, par conséquent, chacun devrait être en mesure pouvoir s’identifier au contenu du musée, notamment aux espaces physiques et numériques.

Dans le contexte de la pandémie de covid-19, l’idée du foyer est devenue un élément encore plus important du musée, avec des collections et des programmes éducatifs portant sur les principaux enjeux de la société qui incluent les traditions culinaires, la construction d’une compréhension commune des inégalités alimentaires et le vivre ensemble dans des temps difficiles. L’isolement social est un autre élément clé du musée. Son programme « Free Tea Friday » est une occasion hebdomadaire pour les habitant·es de se rendre sur place et d’échanger avec d’autres personnes.

Le magnifique jardin du musée mérite également le détour, car il contient différents types d’herbes, d’épices et de légumes, qui offrent au public et à l’ensemble de la collectivité une perspective historique et positive sur le développement durable et les pratiques respectueuses de l’environnement dans notre vie quotidienne. L’engagement du musée en faveur de la durabilité environnementale se reflète dans la manière dont il travaille avec différents publics et encourage la consommation responsable, qu’il s’agisse d’utiliser des matériaux recyclés dans les ateliers familiaux et collectifs ou d’informer les groupes scolaires sur l’évolution des technologies et des approches en matière de recyclage et de durabilité au fil des décennies.

MENTIONS SPÉCIALES

VIENNE, AUTRICHE

ZOOM – Musée pour enfants

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Le musée pour enfants ZOOM de Vienne est un centre d’engagement et d’apprentissage pour les enfants. Il propose une découverte sensorielle du monde pour les enfants de tous âges. Les expositions et les ateliers sont créés en collaboration avec des artistes, ingénieur·es, médiatrices et médiateurs culturels locaux afin d’encourager la curiosité, la créativité et l’expression personnelle des enfants.

Les projets du musée Zoom abordent des sujets clés dans les domaines des sciences, de l’art, de l’architecture et de la culture quotidienne de manière ludique et attrayante pour les enfants. Travaillant seul ou en petit groupe, les enfants font un zoom sur les objets et les situations qui leur permettent d’apprendre à se connaître et de découvrir leurs compétences, leurs capacités et leur créativité. Le laboratoire multimédia du musée – Zoom Animation Studio – offre un espace créatif pour les enfants et les adolescents, où ils peuvent jouer les rôles de scénaristes, réalisatrices et réalisateurs, cinéastes, photographes, et ingénieur·es du son. Grâce aux technologies de pointe, ils créent des films d’animation, des animations 3D ainsi que des collages sonores et des chansons pops. Les projets permettent aux enfants et aux adolescents de réfléchir de manière critique et de découvrir les enjeux et tendances du monde contemporain. Les projets éphémères dans toute la ville élargissent l’accès hors-les-murs, encourageant un public plus large et plus diversifié.

Le musée Zoom est un exemple précieux d’engagement et d’empouvoirement du public à l’intérieur et l’extérieur du musée, ainsi que de promotion de nouvelles compétences par des moyens créatifs pour enseigner aux enfants de manière responsable et éthique mais aussi en rendant l’expérience ludique et mémorable.

ANVERS, BELGIQUE

Musée royal des beaux-arts d'Anvers (KMSKA)

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Principal musée d’art de la Flandre méridionale, le Musée royal des beaux-arts d’Anvers (KMSKA) a rouvert ses portes en 2022 après plus d’une décennie de travaux de rénovation. Le bâtiment du XIXe siècle récemment rénové offre de nouvelles possibilités de découvrir les artistes flamands et belges renommés du XIVe au XXe siècle, mais aussi internationaux.

L’approche réinventée du musée, qui consiste à travailler et à collaborer avec les associations locales, offre de nouvelles connexions entre les œuvres d’art exposées et le public, favorisant des expériences plus personnalisées où les expositions traditionnelles de chefs-d’œuvre côtoient des arts visuels plus contemporains et souvent fantaisistes.

Le musée a délibérément renoncé à sa mission traditionnelle, préférant ne pas transmettre un sens ou un message définitifs en tant qu’institution mais laisser la place au dialogue, aux sensations, au jeu, à l’expérimentation et à la création. Le KMSKA coopère également avec des universités, des centres de recherche, des groupes de travail scientifiques et d’autres musées pour faire avancer la recherche scientifique liée à la conservation de l’art et de la culture visuelle. Un atelier de conservation sur site, désormais accessible au public, permet de mieux comprendre le travail effectué en coulisses. Un point fort de la visite du musée est Radio Bart. Ce projet témoigne de l’engagement et de la volonté de rendre les espaces artistiques accessibles et de sensibiliser la société contemporaine au handicap et à l’accessibilité sensorielle.

MARTINIQUE, FRANCE

Mémorial de la catastrophe de 1902 – Musée Frank A. Perret

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Le Mémorial de la catastrophe de 1902 – Musée Frank A. Perret retrace la vie de la ville de Saint-Pierre avant, pendant et après l’éruption de la Montagne Pelée, le 8 mai 1902. À l’origine un musée scientifique consacré à la volcanologie et à l’histoire de son fondateur, le volcanologue Frank A. Perret, la dénomination Mémorial de la catastrophe de 1902 a été ajoutée récemment pour mettre l’accent sur la nouvelle orientation du musée vers une approche culturelle de la catastrophe et rappeler le désastre vécu par le peuple martiniquais ainsi que ses répercussions mondiales.

Des objets sauvés des cendres du volcan, dont des souvenirs de la catastrophe emportés par les touristes, sont exposés aux côtés des récits des survivant·es de la tragédie. Au cœur du Mémorial se trouve également une liste de noms des 7 045 victimes des éruptions de 1902 identifiées à ce jour, retrouvées principalement lors de récentes recherches d’archive qui ont réuni plusieurs partenaires, dont l’Association martiniquaise de recherche sur l’histoire des familles.

Ce musée est ainsi un lieu particulièrement émouvant pour repenser la relation entre le lieu, la nature et la façon dont les générations traversent des événements difficiles. Il a renoué avec l’apprentissage par l’objet d’une manière innovante, en mettant l’accent sur les histoires personnelles et les souvenirs liés aux objets.

OSLO, NORVÈGE

Musée national d'art, d'architecture et de design

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Le Musée national d’art, d’architecture et de design abrite la plus grande collection publique d’art de Norvège. Le musée a été créé entre 2003 et 2005 à la suite de la fusion de la National Gallery (créée en 1836), du Musée des arts décoratifs et du design (créé en 1876), du Musée de l’architecture (créé en 1976), du Musée d’art contemporain (créé en 1990), et du programme national pour les expositions itinérantes, Riksutstillinger (créé en 1953). Les autres sites du Musée national comprennent le Musée national de l’architecture, qui présente des expositions temporaires, et la Villa Stenersen, l’un des principaux exemples d’architecture des débuts du modernisme en Norvège.

Le nouveau bâtiment du musée a ouvert en juin 2022, offrant 13 000 mètres carrés et plus de 90 salles d’exposition. Il est considéré comme le plus grand musée d’art de la région nordique. Dès sa première année d’existence, le musée a accueilli 1,5 million de visiteuses et visiteurs.

C’est un excellent exemple de l’engagement institutionnel en faveur d’un examen critique de la signification du terme « national ». L’un des principes fondamentaux de son approche de la conservation est d’étudier et de remettre en cause grâce à la réflexion le principe même qu’il a historiquement contribué à établir, de fragmenter son récit et de tisser les nombreux fils culturels perdus en une mémoire historique et visuelle nationale de l’art. Il s’agit d’un musée national qui montre la voie en encourageant la réflexion critique et en établissant des normes professionnelles pour une meilleure pratique intersectionnelle.

WŁODAWA, POLOGNE

Musée et Mémorial de Sobibór. Camp d'extermination nazi allemand (1942-1943), Département du musée d'État de Majdanek

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Le Musée et Mémorial de Sobibór commémore les femmes, les enfants et les hommes juifs assassinés dans le camp d’extermination nazi allemand qui a fonctionné entre le printemps 1942 et décembre 1943. Il entretient et restaure les anciens terrains, y compris les fosses communes, documente l’histoire du camp et sauvegarde la mémoire des victimes déportées de divers pays européens pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’exposition permanente retrace les crimes de l’Holocauste perpétrés à Sobibór en montrant les biens personnels des déporté·es assassinés ainsi que des documents et des photographies. Le mémorial restaure l’identité de ces personnes et leur rend leur humanité. L’exposition met également l’accent sur le soulèvement des prisonniers du 14 octobre 1943, qui revêt une importance considérable pour l’histoire du camp et la mémoire plus large de l’Holocauste. Aujourd’hui, la devise du musée reprend les mots de l’un des chefs de la révolte : « Que le monde sache ce qui s’est passé ici! » L’utilisation d’objets personnels est une stratégie des conservateurs du musée particulièrement efficace. Les récits commémoratifs forts sont chargés d’émotion, et les histoires humaines sont essentielles pour que les visiteuses et visiteurs se souviennent des 180 000 victimes qui ont péri dans ce camp.

DERBY, ROYAUME-UNI

Museum of Making

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Le Museum of Making se trouve sur le site de ce qui est reconnu comme étant les premières usines modernes au monde – aujourd’hui le site des usines de la vallée de la Derwent, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il célèbre les 300 ans d’innovation et d’activité industrielle de Derby et vise à inspirer de nouvelles idées créatives.

Les collections du musée renferment des objets et des archives qui retracent l’évolution de l’histoire des manufactures du Derbyshire et des personnes impliquées dans ces industries. Créé et conçu avec et par des professionnel·les de Derby, le musée s’adresse à un large public. Il propose un programme varié d’expositions, d’événements, d’ateliers et d’activités pratiques. Le musée se veut un lieu de créativité, d’acquisition de nouvelles compétences, d’expérimentation et de coopération.

Tout en célébrant les industriels du passé, le musée semble également inspirer les artisans de demain grâce à ses programmes complets d’apprentissage et de participation et à ses ateliers et studios entièrement équipés.

Le Museum of Making soutient le programme STEAM (sciences, technologie, ingénierie, arts et mathématiques) et sensibilise les plus jeunes à l’ingénierie. C’est un exemple de la manière dont le patrimoine industriel peut être utilisé de manière participative pour améliorer les compétences du public et rendre le programme STEAM inclusif et connecté à la société contemporaine.